de M. Thilmann que la bonhomie et la sincérité des autres renseignements que nous devons à sa complaisance.
Au surplus, l’aspect d’un Malais vous frappe, vous impose, et sa physionomie sombre et féroce vous dit, avant que vous sachiez ses mœurs, tout ce qu’il y a de cruauté dans son âme vierge de toute passion généreuse.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/03/Arago_-_Souvenirs_d%E2%80%99un_aveugle%2C_nouv._%C3%A9d.1840%2C_t.1_page_269.jpg/300px-Arago_-_Souvenirs_d%E2%80%99un_aveugle%2C_nouv._%C3%A9d.1840%2C_t.1_page_269.jpg)
Le Malais de Timor est jaune, petit, musculeux, fort ; sa chevelure est magnifique, et il la jette sur ses larges épaules de la façon la plus pittoresque. Ses yeux, un peu fendus à la chinoise, ont une expression satanique alors même que rien ne les occupe ; son front est large, ses sourcils très-fournis, son nez légèrement épaté ; quelques-uns l’ont aquilin et même à la Bourbon. Il a la bouche grande, les lèvres peu fortes : mais la hideuse habitude qu’il a contractée de fourrer entre la lèvre supérieure et la gencive une volumineuse pincée de tabac assaisonnée de bétel