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voyage autour du monde.

Avant notre arrivée à Koupang, leurs femmes allaient souvent se baigner en amont de la ville, sur les roches polies formant le lit de la rivière ; mais la sotte jalousie de ces jaunes sapajous fut alarmée par nos assiduités, et nous nous vîmes bientôt réduits à des ruses de guerre pour pouvoir, tout à notre aise, dessiner les traits et les costumes de la plupart d’entre elles. Au surplus, elles s’y prêtaient avec une complaisance extrême, et je suis à même de vous dire aujourd’hui les qualités physiques qui les distinguent des femmes des autres nations.

En général, elles sont plus grandes que les hommes, mais légères, sveltes, déliées quoique embarrassées dans leurs longues tuniques traînantes. Elles ont des mains fines et délicates, des pieds inaperçus, grâce au détestable usage qu’elles conservent de ployer leurs doigts dès leur enfance à l’aide de bandes rudes et de petites boîtes de bois ou de métal. Elles m’ont paru d’un jaune moins foncé que les hommes. Leurs cheveux sont admirables ; retenus au sommet de la tête par un peigne de sandal