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SOUVENIRS D’UN AVEUGLE.

respecta toujours. La frayeur la rendit folle et idiote ; elle passait ses journées à mâcher ses cheveux qui étaient admirables, et quand elle apercevait une figure inconnue, elle se précipitait, poussant un cri aigu, et tombait sur le sol, où elle se roulait en de terribles convulsions.

M. Médinilla, qui me conta cette histoire, promit à mes ferventes prières de retirer l’infortunée de l’épouvantable tombeau où on l’avait murée, si en effet elle était saine encore. Il tint sa parole, et, avant mon départ de Guham, j’ai eu le bonheur de voir la belle Dolorès, guérie de sa folie et de son idiotisme, logée dans une des plus jolies maisons d’Agagna, dont M. Médinilla lui avait fait généreusement cadeau.