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notes scientifiques.

pas, les Philippines, et l’île de Luçon en particulier, pourraient bien faire disparaître cette lacune. Là, au surplus, comme dans tout autre lieu où il existe des sources thermales, les données à recueillir les plus dignes d’intérêt seraient celles d’où pourrait résulter la preuve que la température d’une source très-abondante varie ou ne varie pas avec la suite des siècles, et surtout les observations locales qui montreraient la nécessité du passage du liquide émergent à travers des couches terrestres très-profondes.

Dans les relâches de quelque durée, aux îles Sandwich, il pourra paraître convenable de mesurer le Mowna-Roa barométriquement. Les observations thermométriques, faites au sommet de cette montagne isolée, comparées à celles du rivage de la mer, donneront, sur le décroissement de la température atmosphérique et sur la limite des neiges perpétuelles, des résultats que l’éloignement des continents rendra particulièrement précieux. En gravissant le Mowna-Roa, on ne devra pas négliger de noter, à chacune de ses stations, la direction du vent.


NOTE 9.

Des courants sous-marins.

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L’Océan est sillonné par un grand nombre de courants. Les observations astronomiques faites à bord des navires qui les traversent, servent à déterminer leur direction et leur vitesse. Il n’est pas moins curieux de rechercher d’où ils émanent, dans quelle région du globe ils prennent naissance. Le thermomètre peut conduire à cette découverte.

Tout le monde connaît les travaux de Franklin, de Blagden, de Jonathan Williams, de M. de Humboldt, du capitaine Sabine, sur le Gulph-Stream. Personne ne doute, aujourd’hui, que le Gulph-Stream ne soit le courant équinoxial, qui, après s’être réfléchi dans le golfe du Mexique, après avoir débouché par le détroit de Bahama, se meut du sud au nord à une certaine distance de la côte des États-Unis, en conservant, comme une rivière d’eau chaude, une portion plus ou moins considérable de la température qu’il avait entre les tropiques. Ce courant se bifurque. Une de ses branches va,

    autres phénomènes analogues qui dépendent évidemment de volcans actuellement en activité. La plus chaude source thermale proprement dite qui nous soit connue, celle de Chaudes-Aigues en Auvergne, marque + 50° centigrades.