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souvenirs d’un aveugle.

Le deuxième acte fut plus curieux, et nos chorégraphes, tout habiles qu’ils sont, ne trouveraient pas à l’aide de cerceaux la moitié des mille figures variées créées par les danseurs mariannais, qui du reste, avec une modestie incomprise chez nous, se disaient serviles imitateurs.

Le monarque, assis sur son trône figuré par un fauteuil délabré, se leva encore, passa au milieu d’une figure tout à fait pittoresque, alla s’asseoir de nouveau et sépara les joûteurs.

Le troisième acte fut un combat à outrance : les guerriers, armés de pied en cap, la lance d’une main et le bouclier de l’autre, se portaient des coups qui auraient pu être fort dangereux s’ils n’avaient été parés avec une adresse merveilleuse. Après une lutte ardente de près d’une demi-heure, tantôt en combats particuliers, tantôt en mêlée générale, Montézuma éleva sa voix formidable, dressa son sceptre, les armes tombèrent des mains et les guerriers s’embrassèrent avec amour. Vous voyez la morale de la pièce.

J’allais oublier de vous dire que, pendant ces jeux tout graves et tout