Page:Archives israelites 13.djvu/319

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• rnamm. 31: du xm• siècle, comme auteur du Fous vita, et qu’on avait pris jusqu’ici pour quelque philosophe arabe. Ben-Ghebhirol, esprit éminemment religieux, était cependant arrivé, par suite de ses recherches spéculatives, à des conclusions qui devaient le rendre suspect aux yeux de la synagogue, et qui expliquent sans doute le discrédit où tomba son livre. Cette ten- dance, qui parait lui avoir été commune avec d‘autres philosophes juifs de la même époque, ne pouvait manquer de rencontrer des adversaires, et bientot en eh`et nous voyons surgir des écrits qui sont une réaction visible du judaïsme traditionnel contre les en- vahissements du rationalisme. Dès la fin de ce même siècle (le xv), ou, selon l’opinion commune, dans le conrs du suivant, Buchya ben-Joseph, appelé communément Bechuï (1), publie en arabe ses a Devoirs des Gœurs », que Yehouda Ibn-Tibbôn, le traducteur de Saadya, popularise dans nos contrées sous le nom de h'IJJ'7t'1 mîlïh. Cet ouvrage est plutôt une éthique du judaïsme qu'une dogmatologie régulière, à part toutefois le pre- ' mier chapitre, intitulé l’Unité de Dieu, mais où il démontre égale- ) ment : son existence d’ahord, puis sa spiritualité, et enfin la non- ‘ éternité ou la contingence du monde, tiré du néant. Bachya, i quoiqu’il paraisse mieux initié que Saadya dans la philosophie du u Lycée, fait une part bien moins large à la spéculation pure; il ne à songe même pas à un système, à une classification quelconque d’articles de foi , et il concentre presque uniquement ses efforts sur la sanctification pratique de la vie du croyant.} Bientôt après (2) , le poëte Yehouda ha-Lévi compose en arabe ' le aKouzri » ou mieux Khozâri , véritable polémique présentée sousla forme saisissante du dialogue, et qui complète la réhabi- litation de la tradition. lmpuissance de la raison humaine appli- quée à la foi; liberté entière accordée à la philosophie et à la science, en tant qu’elles ne s’exercent pas sur le domaine de la religion; authenticité des miracles, seul critérium du judaïsme; (I) L’Ancien, pour le distinguer de l'a¤t¢tIt‘ du |'DP|' 'lj et d'uu commen- taire sur le Pentateuque, lequel florissait deux siècles plus tard. Conforte, dans son Kôré lm-Doréth (Ed, Lcmberg, p. il 6), attribue par erreur ie nopn 1) ‘ au premier Bachya, Conf'., ibid., 28 u. (2) Vers 1160. g Digitized ny Google