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Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/128

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118 ancutvns · tellectuelle des israélites un intérét facile A concevoir et à justi- ûer. Partout, en elïet , dans l'armée et dans la science , dans l’administration et dans l’industrie, dans la musique, dans Penâeignement enfin, la plus auguste et la plus importante de toutes les fonctions, partout nos coreligionnaires se sont placés au premier rang par leur infatigable énergie, par leur solide instruction. Dans les arts plastiques seulement, ils n’avaient point jusqu’à ces derniers temps brillé du même éclat, ou du moins réussi également, Cette infériorité, a quoi l’attribucr 2 C’est une question que tous les historiens de l’art se sont posée et qu’ils ont tous résolue d’une façon analogue. Ils en ont placé l’origiue dans la nature même de notre religion si spiri- tualiste, et, nous ajoutons, dans les —abitudes memes de notre îgrit et de notre caractere si positif. Ainsi nos traditions 'gicuses et notre éducation première, l’une de ces causœ étant permanente et la seconde devant n’etre que transitoire, nous ont éloignés longtemps de la peinture et e la sculpture. Winckelmann, dans son Histoire dc Part chez les anciens, re- marque judicieusement que la loi par son essence (ct bien plus encore par les commentaires dont on la chargeait) était hostile aux représentations de l’art. Aussi les juifs anciens invoquaient- ils souvent pour les travaux importants d'architecture et de dé- coration le secours de leurs habiles voisins de Tyr et de Sidon. Par une singulière exception , la ciselure était cultivée avec beaucoup de goût et de succès, puisque Nabucbodonocer em- mena captifs de la ville sainte mille ouvriers de ce genre. - . Hegel , dans son cours d’esthétiqne, remarque que le t Dieu de la poésie hébraïque est pur de tout contact avec l’apparence visible, incapable de répondre A son idée; que le Dieu pur esprit du J udaîsme et du Christianisme ne se prétait pas a la beauté plastique. Aussi, pendant toute l’antiquité Pins- piration libre, originale , spontanée, créatrice, nous a-t·e1le manqué. Pendant le meyen·âge, tout entiers aux besoins du moment, persécutés et abaissés, nos pères n’eurent pas la liberté d’esprit nécessaire pour cultiver un art qui d’ailleurs leur eût semblé entaché de paganisme. Aujourd’hui, tout est changé: de ces diversœ causes, les unes se sont atténuées, d’autres ont disparu. Egal en droits Q en libertés au reste de ses concitoyens , libre des préjugés an- ciens, l’israélite pouvai t entrer et il est entré dans une nouvelle. Les progrès devaient malheureusement être lents ; au- jonê·d’bui il-xommencent i étre senàbles. d ‘ ettean même, nouscomptons parmi nous es peintrœ, des sculpteurs, des graycurs, des lithograpbcs. Nous u’avons pas encore, au salon du- moins, d’architectes; c’est une lacune qui peut être facilement comblée l’année prochaine.