Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/132

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IB AIGÉIVIS surtout celles du principal personnage, dont la composiûon est" u·ès·~heureuse; malgré son étrangeté elle a de l'harmonie tant par les lignes que par la couleur, qui a la solidité et le brillant . propre aux grands maitres de l’école vénitienne: il y a vérita- . blement dans ce tableau une entente de Peüet et de ’harmouie` des couleurs qui décele les solides études de l’auteur; aussi le succes de M. Lœmlein est-il incontestable ;déjà honoré de la médaille de deuxième classe à une précédente exposition, il a toutes chances pour obtenir a celle·ci une récompense plus con- sidérable encore ct pour faire consacrer par les juges oüiciels un · mérite apprécié par l’opiniou publique. Si nous avons insisté d’une façon toute particulière sur l’œuvre de M. Lœmlein, c’est qu’il a des titres tout spéciaux a y l’attention de nos lecteurs. M. Ltvï (Emile) est avec lui le peintre vraiment israélite de cette année par la nature du sujet qu’il a traité et qui a toutes nos sympathies; son tableau principal représente une fête des Tabernacles chez des israélites du moyen-âge, et a ainsi le double mérite a nos yeux de traiter un sujet religieux et de nous retracer en quelqu e sorte une scène du long mar- tyrologe de nos pères; souvent en edet, nous avons pensé qu’il y avait dans cette douloureuse histoire des sujets féconds pour l’artiste, comme il y en a pour l’historieu de profession et pour le penseur; souvent nous nous sommes demandé pour- quoi l’imagination de nos artistes n’allait pas puiser a cette source féconde où l’honorable a uteur des Matinée: du Samedi atrouvé matière à tant d’attachauts récits. C’est la une voie encore peu explorée, et nous savons un gré égal et a M. E. Levy de l’avoir heureusement tentée, et a M. Albert Cohn de la lui avoir indiquée, en lui commandant ce tableau pour madame la baronne de Rothschild. Le tableau de M. Lévy est d'ailleurs, avec celui d’Hébert (la Mala:-th), un de ceux qui ont obtenu le plus de succès en ce genre au salon de cette année; si peut·étre il manque un peu d’eü`et et de chaleur de ton, en revanche il est traité d’une façon à la fois spirituelle et savante ; il est tout entier dans la na- ture du sujet; les têtes et les attitudes des personuagessont vraies, les types sont bien israélites, la tete du vieillard qt1i occupe le centre du tableau est noble et belle, elle représente et résume bien les profondes souffrances de nos pères au moyen·—age, souf- frances qui n’ava ient d'égale que leur résignation ; il y a égale- meut des tetes de femmes qui rappellent certaines ügures de H0lb€in, tant par la factureque par la nalveté du sentiment. Nous L citerons aussi le jeune homme ' est au premier plan et qui se lave les mains; les costumes tg personnages ont le caractère pittoresque de l’époque.