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tsaatnrrns 219 CORRESPONDANCE. Marseille le 27 mars 1851. Monsieur le Rédacteur, · Vous avez publié dans votre estimable journal, au numéro 6 du mois de février dernier, une lettre de M. Almras, qui fait part a nos coreligionnaires de sa démission de membre du Consis- toire de Marseille; je dois aux électeurs qui m’ont confié le mandat honorable de les représenter au sein du Consistoire, aussi bien qu’a l’opinion publique, qui s'est émue à bon droit` d’un acte aussi grave, quelques explications pour lesquelles je sollicite de votre impartialité une place dans votre feuille. Personne, plus que moi, ne rend justice au zèle et aux excel- lentes intentions qui ont animé M. Altaras, pendant qu’il a oc- cupé les fonctions de président du Consistoire. Bien que j’aie été publiquement injurié et blessé dans mon honneur et dans ma considération, je ne veux opposer que la vérité aux faits allégués par M. Altaras; je m’abstiendrai de toute récrimination. — Lors de la première élection qui eut lieu pour la nomination de deux membres du Consistoire, quelques-uns de mes amis . m’engagèrent à me porter candidat. Avant de prendre cette dé- termination, je crus`qu’il était de mon devoir d'en faire part ai M. le grand-rabbin et à M. Altaras. Je priai ces messieurs de me dire franchement si le Consistoire patronait quelque candi-. dat, auquel cas je me retirerais. Je déclare ici sur |’honneur que ces messieurs me remercièrent d’abord de ma déférence et me répondirent que le (Jonsistoire garderait la plus stricte neutralité. M. Altaras lui-même ajouta ces paroles: • Sivous. êtes élu, je vous recommande plus d’exactitude que M. Del- et. puëort de cette déclaration, je me présentai au suürage de mes' coreligionnaires, et une grande majorité me fut acquise. · Cependant j’avais compté sans les petites coteries de famille; je m’aperçus un peu tard que la neutralité promise par le Con- sistoire n’était qu’uu moyen pour faire échouer mon concurrent et que _j’avais joué le rôle d’un instrument de basse' rancune, à Pencontre de M. Adolphe Delpuget qu’on voulait a tout prit éloigner, parce que les lumières et le mérite de M. Delpuget, non moins que sa position considérable, semblaient le désigner naturellement comme devant être à la tête du Consistoire. Les élections ayant été annulées pour quelques vices de forme, les électeurs furent de nouveau convoqués le 16 février dernier. Dès lors tout fut mis en œuvre, choix d’un candidat honorable (M. Despiccioto), réunions d’électeurs choisis, manifeste, voyages électoraux, etc., etc., tout fut fait en vue de nuireà mon élection,