Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite ces roses, elles ne sont pas pour moi.

Nous sommes un peu à l’écart, elle a déposé ses fleurs sur la balustrade en pierre de la terrasse qui domine le lac et elle demeure songeuse. Mais elle a vu pourtant que mes yeux l’interrogeaient ; et, en quelques mots tout simples, tout frémissants de compassion, elle me raconte l’histoire d’une pauvre vieille fille que, tout enfant, elle a connue en Angleterre, et qui, après avoir vécu d’une existence d’humble sacrifiée, est venue mourir enfin à Vevey…

— Dans sa dernière lettre, finit doucement Lilian, elle me racontait avec admiration une promenade au château des Crêtes et me parlait des roses qu’elle y avait vues et trouvées belles comme des fleurs de rêve !… Je me rappelle encore son expression… Aussi