Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/219

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dans son esprit tous les détails de sa conversation du matin avec lady Evans.

Si elle était ainsi troublée de ce regard, c’est qu’elle ne l’apercevait point pour la première fois dans les yeux de sa tante. En certaines circonstances déjà, l’année précédente, quand il avait été question d’un mariage pour elle, Lilian l’avait déjà surpris plein d’une sorte de pitié émue ; et, obscure, fugitive, elle avait eu l’intuition vague qu’on lui cachait quelque chose la concernant, un secret pénible, semblait-il. Lequel ?

— Y aurait-il vraiment une raison qui pût m’empêcher de l’épouser, lui ? songea-t-elle soudain avec une précision qui la fit tressaillir toute. Est-ce donc là ce que pensait tante Katie en m’écoutant ce matin ?…

Puis elle se prit à sourire de cette crainte absurde, et ses yeux tombèrent sur un petit