Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/227

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On aurait dit que, à elle aussi, le passé semblait émouvant à effleurer même d’un mot.

— Oui, mais moi j’ai de la gaieté plein les yeux, sur les lèvres, dans le cœur ; et elle, ma pauvre maman, me paraît si triste sur le dernier portrait que je possède d’elle !

Une seconde, elle s’arrêta ; puis, ardemment, elle acheva, avec une intonation basse et suppliante :

— Pourquoi était-elle ainsi ?… Le savez-vous, ma chère vieille Bessy ?

L’aiguille tomba des mains de Bessy et une exclamation lui jaillit des lèvres :

— Comment eût-il pu en être autrement avec tous les chagrins qu’elle a éprouvés, la pauvre créature !… Elle était bien vaillante, mais elle en a eu trop pour sa part !…

Lilian tressaillit, et le silence fut durant