Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/228

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une minute si profond dans la chambre qu’elle entendit nettement toute une phrase d’une romance chantée en bas, dans le salon, et le bruit de l’aiguille de Bessy qui courait de nouveau dans l’étoffe soyeuse. Mais une irrésistible impulsion la poussait avec une force mystérieuse à savoir enfin ce qu’avait été son père. Pour sa nature passionnée, l’incertitude était une torture… Le cœur battant à se rompre, elle demanda :

— Bessy, pourquoi ne me parlez-vous jamais de mon père ?

Un tressaillement secoua la vieille femme si fort que l’aiguille se cassa net entre ses doigts.

— Vous parler de votre père !!! Pourquoi, grand Dieu ! mon enfant.

— Parce que je voudrais tant, tant le connaître un peu !