Aller au contenu

Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à Saint-Georges-de-Commiers. Elle se détache de la grande voie dans la gare même et se dirige vers le nord pour pénétrer dans un tunnel dans lequel elle décrit une courbe de très étroit rayon. Grâce au faible écartement des rails — 1 mètre — les locomotives et les wagons peuvent ainsi faire des courbes très brusques. En sortant de cette sorte de tuyau coudé, la voie a déjà atteint une grande élévation au-dessus de la gare de Saint-Georges ; on aperçoit, profonde, la large coupure où le Drac mène ses eaux furibondes entre les graviers ; en face, très haut, au flanc d’une montagne escarpée, se tord le chemin de fer de Gap, qui vient de surplomber la vallée de la Gresse avant de dominer celle du Drac, il pénètre dans un tunnel et retourne dans la vallée de la Gresse.

Lentement monte le train de la Mure. Les wagons chars à bancs, en usage l’été, permettent de découvrir en entier le paysage. La voie traverse des champs et des vignes et bientôt, à une grande hauteur, commande l’abîme profond où le Drac roule ses eaux grises, au pied du mamelon qui porte la chapelle de Chabottes.

La gorge du Drac est étrange. Les berges qui la forment sont d’une déclivité très grande, mais les arbres et les arbrisseaux les enveloppent d’un manteau vert qui fait mieux ressortir encore la