Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/189

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semblait devoir unir plus étroitement les deux peuples et ceux-ci se regardent en ennemis, ils ont accumulé à la frontière, qu’on voulait aplanir, les plus formidables défenses et préparé des voies d’invasion. Il n’est pas sans intérêt de s’arrêter ici pour voir ce que la méfiance et la jalousie ont inspiré aux deux pays.

Nous verrons bientôt quels obstacles les Italiens nous opposent aux cols de Larche et du mont Genèvre. Partout où s’abaisse la chaîne pour livrer passage à un chemin, on rencontre un obstacle artificiel. Mais nos voisins ont surtout veillé sur le mont Cenis, route la plus courte et la plus facile ; ils y ont accumulé les défenses les plus puissantes. La vallée de Bardonnèche, où débouche le chemin de fer, et le plateau du mont Cenis ont été transformés en places fortes. Naturellement, à aucun de mes voyages je n’ai pu les visiter, nos voisins sont beaucoup plus méfiants que nous. Il ne serait pas prudent de parcourir les zones fortifiées.

C’est du haut du col que j’ai pu jadis examiner les travaux des Italiens à ce prétendu « mont Cenis ».

Dans ces noms géographiques, comme dans ceux du mont Saint-Bernard et du mont Saint-Gothard, le mot mont implique, non pas une