Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 11.djvu/217

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A. Ponthieux, « qui partageaient ostensiblement les mêmes opinions et persistaient à faire valoir les nominations de ceux-là qui sont tenus pour être réprouvés par le vœu national ; et que, de plus, un acte de protestation a été dirigé contre eux-mêmes. »

En effet, après que la Chambre eut reformé son bureau sous la présidence de M. J.-B. Tassy, l’un des représentans du Cap-Haïtien, elle prit lecture d’une dêpêche du grand juge qui lui adressait quatre protestations : contre les élections de la capitale, celles de Santo-Domingo, de l’Anse-à-Veau et de Dalmarie. « La Chambre statuant, avant toute chose, sur les députés réélus qui furent éliminés par la 5e législature, à résolu, à l’unanimité, qu’elle partage cette sage et prudente mesure : en conséquence, elle a arrêté que ces députés, parjures à leur mandat, ne pourront point, vu leur indignité, siéger dans son sein. » Et elle renvoya au lendemain, pour débattre la motion faite par M. Lafortune et statuer sur l’objet de la dépêche du grand juge. À cette séance du 15, la Chambre rejeta d’abord la protestation envoyée par le grand juge contre la nomination de M. Lapaquerie, représentant de Dalmarie, et l’admit parmi ses membres. Puis, prenant en considération la motion relative aux élus du Port-au-Prince, de Léogane, de Santo-Domingo, qui partageaient les opinions des éliminés de 1839 : « Considérant que par l’effet de ces opinions subversives, des attroupemens en grand nombre eurent lieu aux alentours de la Chambre ; que des paroles outrageantes et incendiaires ont été proférées à haute voix pendant la séance du 6, et qu’au sortir de cette séance, les députés ont été hués dans les rues, sans égard au respect qui leur est dû ; » la Chambre déclara éliminés de son sein, MM. Dumai Lespinasse, Co-