Dans cette disposition, T. Louverture quitta le Cap. Il était à la Marmelade, le 17 juin, lorsqu’il reçut, par l’adjudant-général Blanchet, des lettres de Rigaud, du 11, écrites des Cayes, qui l’informaient que les Anglais marchaient en même temps sur Cavaillon et le camp Périn, par les montagnes, et contre Tiburon. Il lui disait qu’étant ainsi menacé sur divers points, il avait cru devoir demander secours aux généraux Laplume et Bauvais, et il priait le général en chef de lui envoyer des forces suffisantes, afin d’expulser définitivement les Anglais de la Grande-Anse : « Ordonnez, citoyen général, que des forces majeures marchent contre eux ; n’importe en quelle qualité, je vous promets de faire mon devoir. » En post-scriptum, Rigaud ajoutait qu’il partait avec 200 hommes et 2 pièces de campagne au secours de Cavaillon, où l’on combattait déjà.
La subordination de Rigaud envers T. Louverture est donc prouvée par cette lettre, et on en verra d’autres qui le prouvent encore.
Le général en chef écrivit immédiatement à Laplume et à Bauvais d’envoyer chacun, outre les troupes qu’ils auraient déjà expédiées sur la demande de Rigaud, le plus de forces possibles. Il ordonna que 700 hommes iraient de Saint-Marc, tenir garnison à Léogane et à Jacmel en place des autres. Il donna avis de ces dispositions à Hédouville, en envoyant Blanchet auprès de lui au Cap, et partit immédiatement de la Marmelade pour le Port-de-Paix, afin d’expédier des objets de guerre à Rigaud.
Ainsi, de son côté, accord parfait avec ce dernier, son subordonné obéissant. Le 14 juin, Rigaud renouvela son obéissance, en lui écrivant et lui adressant une lettre pour être envoyée à Hédouville ; il leur lit savoir qu’il avait re-