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aux Cayes. Le même jour, l’officier anglais repartit de l’Ile-à-Vaches avec quelques prisonniers de sa nation.

Le 1er juillet, Rigaud écrivit à T. Louverture et lui rendit compte de la mission de Harcourt, enlui envoyant la lettre de Maitland. Le 9, T. Louverture transmit toutes ces pièces à Hédouville[1].

Le 10, il lui écrivit de nouveau en faisant des réflexions sur ces pièces, et lui disant qu’il s’apercevait que les Anglais cherchaient à semer la division entre les chefs, qu’il se gardera de leurs machinations et qu’il cessera toute correspondance avec eux. Dans ces vingt-quatre heures d’intervalle, il avait réfléchi à la bonne opinion qu’Hédouville concevrait des sentimens de fidélité de Rigaud, prouvés par la vigueur et l’activité qu’il venait de mettre à repousser les Anglais à Cavaillon et à Tiburon, et dans sa réponse au colonel Harcourt : T. Louverture voulait faire compter aussi sur sa fidélité.

Nous avons lu une autre lettre sans date et confidentielle qu’il adressa à Hédouville, à propos de personnes qui le calomniaient auprès de cet agent ; il lui disait qu’il pouvait avoir confiance en lui, qu’il serait toujours dévoué à la France et obéissant à ses ordres. Cette lettre se trouve dans le registre de correspondance, immédiatement après la précédente. Déjà, le 3 messidor (21 juin), Hédouville lui avait écrit sur une infinité de plaintes qui lui avaient été adressées contre des abus commis par des officiers mi-

  1. La lettre de Rigaud a pu parvenir à T. Louverture le 3 juillet : ce n’est que le 9 qu’il transmit ces pièces à Hédouville, et c’est le 20 que T. Louverture et Rigaud se sont transportés au Cap, comme on le verra bientôt. Dans ces 11 jours d’intervalle, Hédouville avait le temps d’écrire à Rigaud pour le féliciter d’avoir repoussé les séductions de Maitland-, il s’en abstint, et n’écrivit pas non plus à ce sujet à T. Louverture. Son registre de correspondance dit qu’il répondit verbalement.