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Revenons à l’agent Hédouville.

Avant de s’embarquer, il avait rendu une proclamation datée du 22 octobre. Cet acte dénonçait T. Louverture aux fonctionnaires publics, à tous les habitans de la colonie, comme étant disposé à prononcer son indépendance de la France, d’accord avec la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Il écrivit une circulaire dans le même sens à tous les fonctionnaires publics, à Bauvais, à Rigaud. Il nous faut citer sa lettre à ce dernier.

« Forcé, lui dit-il, de quitter la colonie, par l’ambition et la perfidie du général Toussaint Louverture, qui s’est vendu aux Anglais, aux émigrés et aux Américains, qui n’a pas craint de violer les sermens les plus solennels, je vous dégage entièrement de l’autorité qui lui était attribuée comme général en chef, et je vous engage à prendre le commandement du département du Sud, tel qu’il est désigné par la loi du 4 brumaire an 6.

Il est de l’intérêt des habitans de cette colonie de n’en pas augmenter les désastres, par des divisions et des guéries intestines, jusqu’à ce que la République y fasse régner et respecter l’ordre constitutionnel.

Rapprochez-vous de cet ordre le plus que vous pourrez ; je ne puis vous donner de meilleur conseil. Ce sera une satisfaction pour moi d’assurer au Directoire exécutif, que je n’ai eu qu’à me louer de votre dévouement à la République, depuis mon arrivée.

Je suis bien convaincu que vous en donnerez de nouc< velles preuves en toutes occasions.

« T. Hédouville. »

Telle fut textuellement sa lettre à Rigaud, en date du 1er vendémiaire (22 octobre). De même que nous n’en