tion de la métropole ; et l’agent du Directoire pouvait et devait être rassuré sur leur compte : aussi avons-nous vu comment il les a amnistiés.
Il faut donc chercher les motifs de sa conduite, de ses actes à son départ, dans la combinaison politique longuement méditée, dont nous avons parlé à l’occasion de la mission de l’agence de 1796. Elle avait eu pour but de détruire le prestige et l’influence de la classe des hommes de couleur, et l’agence n’y avait réussi qu’en partie, par l’attitude prise par Rigaud. Sonthonax avait opposé les nouveaux libres de 1793 aux anciens affranchis. Hédouville, en dégageant Rigaud de toute obéissance à son chef hiérarchique, en le chargeant seul du commandement du Sud, en le divisant ainsi avec T. Louverture, voulut opposer les anciens affranchis aux nouveaux libres, pour arriver toujours au même résultat : — rétablir la classe blanche dans sa prépondérance politique. T. Louverture, personnifiant les nouveaux libres, et Rigaud les anciens, leur désunion pouvait amener celle des deux classes. Ce résultat qu’on désirait, qu’on espérait obtenir, serait arrivé pendant la présence de Sonthonax, si l’abnégation, disons mieux, si les sentimens fraternels de Rigaud n’avaient pas déjoué cette manœuvre impie, en allant au-devant de T. Louverture, en lui tendant la main. Mais, en 1798, après l’expulsion des Anglais, Hédouville ayant étudié le caractère de T. Louverture, était assuré qu’il suffisait de sa lettre pour amener cette effroyable division. Il l’écrivit, parce qu’il avait vu Rigaud soumis à son chef.
Il remplit enfin l’objet prévu dans la lettre de Sonthonax à Bauvais, en date du 18 août 1797, où il lui annonçait une paix prochaine en Europe, qui donnerait au Directoire exécutif la facilité (peut-être le plaisir) d’atteindre les