de punir les vagabonds, les voleurs et les perturbateurs du repos public. La plus grande sévérité était exigée à leur égard.
T. Louverture se donnait bien le droit des agitations populaires, afin d’en tirer parti pour ses desseins ; mais il entendait aussi que le fleuve rentrât dans son lit, quand il n’y était plus nécessaire.
Le 4 mars 1799, une nouvelle ordonnance parut encore à ce sujet, peu après les conférences des généraux avec Roume, au Port-au-Prince.
Le 4 janvier 1800, une ordonnance du général en chef fut publiée pour la répression du Vaudoux, secte africaine qui se livre aux danses connues des adeptes, lesquels pratiquent alors des sortilèges. Il est bon de produire ici cet acte.
Instruit que plusieurs personnes, mal-intentionnées et ennemies de la tranquillité publique, cherchent à détourner de ses travaux agrestes le paisible cultivateur, en flattant la passion violente qu’il a pour les danses, et principalement pour celle du Vaudoux ; pleinement convaincu que les chefs de ces danses n’ont d’autre but que celui de troubler l’ordre, et d’altérer de nouveau la tranquillité qui commence, après un éclat orageux, à se rétablir dans les villes et dans les campagnes, et de donner aux personnes qui les écoutent des principes absolument contraires à ceux que doit professer l’homme ami de son pays, et jaloux du bonheur de ses concitoyens ; voulant couper racine aux maux incalculables qu’entraînerait après elle la propagation d’une doctrine aussi vicieuse, puisqu’elle n’enfante que le désordre et l’oisiveté ; j’ordonne ce qui suit :
À dater du jour de la publication de la présente, toutes danses et toutes assemblées nocturnes seront interdites, tant dans les villes et bourgs que dans les diverses habitations des mornes et de la plaine ; punition corporelle sera infligée à ceux qui chercheront, au mépris de cette défense, à lever des danses ou tenir des assemblées nocturnes ;