Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/268

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Grande-Rivière, du Dondon et de la Marmelade, et disposés à combattre également les troupes du pays qui venaient d’abandonner les Français, et les Français eux-mêmes. Pétion n’ignorait pas qu’il aurait à combattre ce parti qui prétendait avoir à sa tête le seul général en chef. Ils prétendaient avoir à leur tête le seul général en chef, et Sans-Souci, Noël (Prieur), Jacques Tellier, chefs de bandes, se disputaient entre eux ce titre. »

À part l’antériorité que donne Boisrond Tonnerre à la défection de Dessalines sur celle de Pétion, tout ce qu’il relate dans ce passage est vrai. Mais c’est à Plaisance qu’ils arrêtèrent entre eux le concert qui a donné l’impulsion à la guerre de l’indépendance. Pétion n’avait rien à redouter de Dessalines, du moment qu’il lui eût manifestés a pensée de le reconnaître pour général en chef de cette entreprise. On verra bientôt que ce fut lui qui décida Clervaux et Christophe à la défection, comme à reconnaître aussi l’autorité de Dessalines : par la suite, il entraîna d’autres officiers supérieurs dans les mêmes vues ; son exemple, ses antécédens, la grande réputation militaire dont il jouissait, tout concourut à ce résultat salutaire.

Ce point historique étant fixé, reprenons la suite des événemens.

Dessalines, peu après cette entrevue, poursuivit lui-même Sans-Souci, et fit poursuivre Petit-Noël Prieur par les 4e et 7e coloniales du côté du Limbe. Tous ces chefs de bandes qui avaient gravité sur Plaisance, furent refoulés en ce moment.

Mais, Charles Bélair et Larose étaient encore dans la paroisse de la Petite-Rivière. On était alors à la fin du mois d’août. Dessalines y retourna pour avoir raison de celui qu’il jalousait.