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Le général français Quentin, qui commandait à Saint-Marc, donna l’ordre à Faustin Répussard de poursuivre les deux chefs insurgés, et requit Dessalines de le seconder. Ils se mirent en campagne contre eux.

Tandis que Faustin Répussard capturait Madame Charles Bélair sur le Corail-Miraut où son mari l’avait laissée, Dessalines atteignait Larose à Plassac, au-dessus de la Crête à-Pierrot, et réussissait à gagner tous les soldats de la 8e qui étaient avec lui. Larose se jeta dans les bois. Dessalines le ménagea, en souvenir de sa conduite à Léogane et à la Crête-à-Pierrot.

Désolé de la capture de sa femme, Charles Bélair se décida à venir se livrer à Faustin Répussard, dans la crainte aussi de tomber au pouvoir de Dessalines qui le poursuivait, après avoir chassé Larose. Lui et sa femme furent assez crédules pour espérer leur pardon du capitaine-général. Ils furent envoyés à la Petite-Rivière, auprès de Dessalines qui s’y était rendu, et qui les fit escorter aux Gonaïves, d’où ils furent envoyés au Cap, quelques semaines après.

Heureux de cette capture, Dessalines adressa la lettre suivante au capitaine-général :

Au quartier-général de l’Artibonite, le 23 fructidor, an X

(10 septembre).

Le général de division Dessalines, au capitaine-général Leclerc.
Mon général,

J’ai actuellement les preuves certaines que Charles Bélair était le chef de la dernière insurrection : ces preuves viennent de m’être rendues évidentes par les officiers de la 8e, qui me paraissent plus malheureux que coupables dans ces événemens. À Dieu ne plaise, cependant, que j’excuse aucun de ceux qui ont osé se révolter contre le gouvernement. J’ai pour tous ceux qui ont suivi le scélérat Charles Bélair dans sa criminelle révolte la plus profonde indignation. C’est