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l’Ouest ; elle eut lieu cependant un peu avant le jour, pour se porter à la Grande-Rivière et suivre la grande route qui conduit dans l’ancienne partie espagnole. Le cadavre de David-Troy fut inhume à quelque distance, près de cette route. Sa mort fut un événement douloureux pour la République, et une perte pour la cause de la liberté, qu’il avait toujours défendue.

Les généraux du Nord s’étant aperçus de la retraite des républicains, les poursuivirent : des militaires s’égarèrent et furent faits prisonniers, notamment le brave colonel Bourdet, de la 13e ; d’autres se perdirent dans les bois et souffrirent de mille privations, coururent bien des dangers avant d’échapper à l’ennemi. Celui-ci n’attaqua point la colonne en retraite, jusqu’aux bords de l’Artibonite, à Banica : là eut lieu un combat où les troupes du Nord furent repoussées avec avantage. Le reste de la colonne put ensuite continuer sa marche par Saint-Jean, où elle arriva le 28 juin. Les habitans accueillirent officiers et soldats avec le plus grand empressement et leur fournirent des vivres : ils agirent de même envers les traînards qui arrivèrent successivement dans ce bourg. Le 28, Lys se remit en route avec sa troupe, par Neyba, où il arriva le 1er juillet : là encore, les habitans firent un bon accueil à nos soldats, par suite des dispositions de tous ces lieux à s’allier à la République. Enfin, le 3, tous entrèrent à la Croix-des-Bouquets : le lendemain, le président vint les y joindre, et ils se rendirent le 6 au Port-au-Prince.


Après le départ de la colonne pour la Sourde, Pétion quitta le Mirebalais dans l’intention de marcher contre les Verrettes et Saint-Marc. Mais la désertion des troupes et