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Ledué, un Mulâtre de Léogane, ancien capitaine d’artillerie de la Légion de l’Ouest ; Noël Delor, chef d’escadron, et Fournier, deux autres Mulâtres dont nous ignorons l’origine : ce dernier venait en qualité d’aide-copiste du secrétaire général.

Dans la prévision du succès qu’il désirait, le gouvernement français remit au chef de la commission, 1000 croix du Lis, 10 croix de Saint-Louis, et 12 croix de la Légion d’Honneur à l’effigie de Henri IV, pour être distribuées aux généraux et aux principaux fonctionnaires Haïtiens qui se laisseraient prendre à cette amorce. Il est probable que les croix données par Henry Ier à la noblesse du Nord en fournirent l’idée.

Afin de mieux prouver aux Haïtiens qu’ils pourraient rétendre à ces distinctions, à raison des services qu’ils rendraient, le vicomte de Fontanges commença par décorer Hercule de l’une des croix de la Légion d’Honneur. Du reste, il l’avait méritée depuis longtemps, pour avoir apporté au général Leclerc, la loi du 30 mai 1802 qui rétablit l’esclavage [1].

Étant en mer, le 2 octobre, MM. de Fontanges et Esmangart écrivirent une lettre adressée « À Monsieur le général Pétion, » qu’ils firent porter au Port-au-Prince par le Railleur, sous le commandement de M. Bégon, autre colon : ce brig y entra le 4. Les chevaliers de Jouette et Hercule furent chargés de remettre la lettre à Pétion : ils étaient accompagnés de Ledué qui, ayant servi sous ses ordres, se montra très-officieux en cette circonstance[2]. Cette dépêche annonçait une mission pacifique ; ainsi :

  1. Voyez le Manifeste publié par Christophe, en 1814. Il affirme ce fait dont il a eu connaissance au Cap où il se trouvait avec le général Leclerc.
  2. Ledué avait épousé une ancienne comtesse en France. Il se crut appelé à jouer un rôle