Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/251

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éloigner de la question présente pour faire d’une cause particulière, une cause générale avec toutes les puissances de l’Europe. Cet appel à des gouvernemens qui sont si clairvoyans, serait bien tardif ; car ils n’ont pas jugé de la même manière, ce que vous appelez une marque d’hostilité envers eux… Ces articles n’ont jamais cessé d’être en vigueur, et n’ont pour but que notre garantie, qui ne peut nous être disputée que par le gouvernement français, comme vous le faites aujourd’hui, lorsque les autres puissances n’y ont aucun intérêt et qu’elles ont eu des rapports constans avec nous. Vous devez vous en convaincre par la présence d’un agent accrédite des États-Unis d’Amérique près la République, par l’Ordre en conseil du Roi d’Angleterre, du 14 décembre 1808, qui n’a jamais été révoqué, par les bâtimens étrangers qui sont dans nos ports où ils sont admis, comme les nôtres le sont dans les leurs. Vous avez dû voir dans cette ville beaucoup d’Européens faisant le commerce, et la proscription de couleur ne frapper aucun d’eux. Y a-t-il réciprocité d’avantages dans les relations commerciales entre les Étrangers et l’île d’Haïti ? La question, je pense, est résolue. Y a-t-il incompatibilité sous le rapport des propriétés, des droits de citoyens ? La réponse ne serait pas difficile…[1] »

Pétion ajouta, pour prouver le droit des Haïtiens à se donner des lois politiques comme ils le jugent convenable à leur sécurité, l’exemple de Louis XIV, révoquant l’édit de Nantes, excluant des Français au sein même de la France ; celui du Japon, de la Chine, interdisant

  1. Tout ce paragraphe el ses dernières phrases prouvent la fermeté des opinions de Pétion sur l’exclusion des blancs du pays. A-t-il eu tort, a-t-il eu raison de penser ainsi ? C’est l’a une question que chacun peut examiner. Je me borne à constater ce qui lui fut personnel.