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aux étrangers jusqu’à l’entrée dans l’intérieur de leur pays. Enfin, il leur dit :

« Si vos pouvoirs n’ont pas la latitude nécessaire pour vous permettre de traiter sur la base que j’ai eu l’honneur de vous proposer, ou que vous ne jugiez pas convenable d’en faire usage dans cette circonstance, je dois vous prévenir que je ne crois pas devoir corce respondre plus longtemps avec vous sur l’objet de votre mission. »

À cette offre de passeports, succéda une courte maladie du président. Le 10 novembre, les commissaires ayant appris son rétablissement, lui adressèrent une dernière lettre où ils accouchèrent enfin, du plan longuement médité, élaboré, discuté à Paris. Cette lettre est fort longue, à raison de toutes les considérations dans lesquelles ils entrèrent pour justifier ce plan et porter Pétion à l’accepter.

Ainsi que nous l’avons dit plus avant, ils feignirent de croire que le président n’aspirait qu’à avoir « un gouvernement libre et indépendant. » Après avoir établi que « les droits du Roi, comme souverain, sont incontestablés…, qu’ils sont imprescriptibles, etc. ; » repoussé l’idée qu’ils eussent voulu faire un appel aux gouvernement étrangers, — « le Roi étant par lui-même assez fort pour défendre ses droits, selon son bon plaisir et sa volonté, sans appeler l’appui d’aucune puissance ; » essayé de démontrer que les Haïtiens n’ont aucun moyen durable, aucune ressource appréciable, pour défendre leur indépendance soit au-dedans, soit au-dehors ; les commissaires finirent par dire :

« Au surplus, général, voulant nous rapprocher, autant qu’il est en nous, de cette indépendance qui seule,