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était l’objet de la sollicitude du chef du gouvernement.

Il va sans dire que tout ce qui se rattache à l’ordre militaire, à la défense du pays par les armes de ses troupes et de ses gardes nationales, fut également embrassé dans ces instructions. La bonne police des villes et des campagnes, enfin, était recommandée aux commandans d’arrondissement et à ceux de place.

Quatre jours après, le 22 avril, le président procéda à l’ouverture de la session législative. Il prononça, à cette occasion, un discours où il annonçait aux législateurs, que la nouvelle organisation judiciaire avait été favorablement accueillie par l’universalité des citoyens, et que la magistrature fonctionnait avec plus de célérité et d’une manière plus économique pour les justiciables ; que le projet du code civil serait présenté dans cette session ; que l’agriculture réclamait encore des encouragemens pour produire d’heureux résultats en faveur du commerce ; que la pacification de la Grande-Anse y contribuerait ; que l’armée qui y a été employée avait bien mérité de la patrie ; qu’enfin, il comptait sur le concours du patriotisme de la législature, pour consolider la gloire et le bonheur de cette patrie.

La première loi rendue dans cette session réorganisa la gendarmerie destinée à la surveillance des cultures et à la police des routes[1]. Une autre réduisit l’impôt territorial sur le sucre et le sirop, en les affranchissant encore de tous droits à l’exportation pendant l’année 1820. Une troisième refit celle de l’année précédente, sur les droits

  1. À ce dernier égard, — la police des routes, — on peut dire que c’était une prévision inutile ; car aucun pays au monde n’a jamais offert, comme Haïti, autant de sécurité dans le parcours de ses routes publiques. C’est une justice que bien des Etrangers se sont plu rendre à ses citoyens.