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curiaux, pour la rectifier, et une nouvelle sur les conseils de notables accorda 200 gourdes d’appointemens par an à chacun de leurs membres et de leurs greffiers, sans distinction de communes, ce qui produisait une économie[1].

La loi importante sur l’instruction publique contint beaucoup de dispositions qui étaient déjà dans le règlement fait pour le lycée national du Port-au-Prince. Cet établissement fut maintenu, et quatre écoles primaires gratuites fondées aux Cayes, au Port-au-Prince, à Jérémie et à Jacmel : ou y suivait le système lancastérien ou d’enseignement mutuel. Des commissions d’instruction publique surveillaient l’éducation des élèves, qui devait être basée « sur la religion, le respect aux lois et le dévouement à la patrie[2]. »

L’enseignement fut déclaré libre ; néanmoins, tout Haïtien, pour s’y livrer, devait justifier de sa capacité et de sa moralité devant la commission du ressort. Tout Etranger y était également assujéti, et la commission sollicitait en outre du Président d’Haïti une licence en sa faveur.

Les deux premiers livres du Code civil haïtien, proposés par le président, d’après le travail préparatoire de la commission nommée en novembre 1818, fuient examinés par la chambre des représentans ; mais ils ne furent pas décrétés dans cette session. On avait adopté le plan

  1. Dans cette session, la Chambre des représentans déchargea le secrétaire d’État de sa gestion des finances pendant les années 1818 et 1819.
  2. On peut dire que l’éducation de la jeunesse fut plutôt basée sur la morale que sur la religion. Car le culte catholique, professé par l’immense majorité du peuple haïtien, étant toujours privé de la hiérarchie ecclésiastique, les prêtres desservant les paroisses n’avaient aucun souci de l’enseignement religieux, dans les écoles de jeunes garçons surtout ; bien peu d’entre ces derniers firent leur première communion. Quant aux filles, elles y nui été portées par la sollicitude de leurs mires. Nous reviendrons sur ce sujet important.