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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/381

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portion de l’emprunt aux capitalistes anglais, avec la presque certitude de ne pouvoir le faire.

Quant aux articles 2 et 4, ils n’étaient que la conséquence de ce que MM. Larose et Rouanez avaient été chargés de proposer au gouvernement français, l’année précédente ; et le 3e était déjà prévu et renfermé dans la proclamation du Président d’Haïti, en date du 20 mars 1823, qui interdisait aux Haïtiens et à leurs bâtimens toutes relations avec les colonies étrangères : le gouvernement pouvait donc consentir facilement à ces trois articles.

Il paraît que dans l’intimité des fréquens entretiens que M. de Mackau eut avec Boyer, depuis l’acceptation de l’ordonnance[1], et où ils s’évertuèrent à se rendre agréables mutuellement, — le baron étant un homme de cour d’une exquise politesse, Boyer ayant lui-même une grande affabilité, — le Président lui aurait témoigné le désir qu’il avait de posséder le portrait de Charles X. M. de Mackau en ayant un, satisfit à ce désir en le lui offrant et l’accompagnant d’une lettre. Le Président y répondit par celle qui suit, écrite de sa main :


xxx« Monsieur le Baron,

» J’exprime difficilement la douce émotion que j’ai ressentie en recevant le portrait de l’auguste et bien-aimé monarque des Français, que vous m’avez procuré. Vous jugerez mieux que je ne pourrais le dire, combien est vif le sentiment que j’éprouve pour le souverain magnanime qui a fermé avec tant de gloire les plaies de la révolution, et combien j’apprécie l’avantage de posséder ici son image.

  1. Il passait presque toutes ses soirées au palais de la présidence.