Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/399

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Mais à la réunion du corps législatif, la Chambre des représentant des communes, complétée par l’élection de ceux de l’Artibonite du Nord, vit naître en son sein une opposition qui prétendit être l’organe des citoyens, par rapport à ces deux branches d’industrie, et qui demanda le privilége exclusif du commerce en faveur des nationaux, en des termes peu mesurés et sans égard aux dispositions de la constitution qui voulaient la protection du commerce licite des étrangers dans les ports où ils sont admis.

Cette prétention, formulée de manière à exciter une certaine agitation dans la nation, déplut à Boyer et amena une dissidence d’opinion entre lui et ces orateurs, qui fut le germe de l’opposition parlementaire dans le pays : elle allait se représenter encore mieux dans la session suivante. En attendant, le pouvoir exécutif fit compléter le Sénat de la République par l’élection de citoyens pris principalement dans l’Artibonite et le Nord.

Mais aussitôt, dans le Sénat même, on vit surgir un esprit empreint de quelques désirs d’opposition. Ce corps, se laissant influencer par l’adjonction qu’il venait de recevoir, proposa la révision anticipée de la constitution, en se fondant sur cette opinion : — qu’elle avait été l’œuvre des députée de l’Ouest et dit Sud pendant la guerre civile, et que ceux des autres départemens devaient concourir à sa révision. Le chef du gouvernement n’eut qu’à citer le texte de ce pacte fondamental pour repousser l’opinion émise par le Sénat.

L’année 1821 se termina : 1° par une réclamation non justifiée dans ses prétentions appuyées par le gouvernement fédéral des États-Unis qui, en cette occasion, donna la preuve qu’il reconnaissait formellement l’indépendance d’Haïti, sut laquelle cependant il revint plus tard ; 2° par