une déclaration d’indépendance prononcée à Santo-Domingo contre la domination espagnole, dans le but de constituer dans l’Est un État distinct de la République d’Haïti, lequel aurait fait partie de la confédération de la Colombie, organisée dans la Côte-Ferme par Bolivar.
Un tel projet ne pouvait être accueilli par les populations de l’Est. Elles députèrent aussitôt auprès de Boyer pour l’inviter à y venir opérer leur incorporation, leur réunion à la République. Se rendant à leur vœu et à celui de la constitution haïtienne, il alla recevoir le serment des nouveaux citoyens qui s’y ralliaient spontanément. En cette circonstance, l’esprit de justice qui animait la politique du gouvernement, fut démontré au grand jour par l’admission, comme citoyens de l’État, de tous les dissidens qui avaient participé à l’œuvre de l’indépendance dominicaine.
Mais quelques anciens colons français, réfugiés à Samana, ne voulant pas profiter de cette justice ; appelèrent les forces maritimes de la France postées à la Martinique, afin de prendre possession de cette presqu’île. Devancées sur ce point, par la vigilance et l’activité de Boyer, elles se retirèrent en amenant ces colons à Porto-Rico.
Dans l’intervalle, les élections générales de la partie occidentale d’Haïti amenèrent à la Chambre des communes les représentans opposans de l’année précédente, et plusieurs autres qui partageaient leurs idées. Ce fut pour Boyer un grand sujet de mécontentement qu’il eut le tort de manifester par des paroles et des actes qui ne pouvaient qu’irriter les opposans.
Pendant la session législative, un général, qui avait éprouvé l’année précédente toute l’indulgence du chef de l’État dans la conspiration ourdie par lui dans le Nord, osa conspirer de nouveau à Léogane qui lui avait été assigné