Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE PROBOULOS.

Soit ! C’est une skytale lakonienne. Mais comme à un homme qui la sait, dis-moi la vérité. Comment vont vos affaires à Lakédæmôn ?

LE HÉRAUT.

Toute Lakédæmôn est en l’air, et tous les alliés sont en rut : il leur faut Pellènè.

LE PROBOULOS.

D’où vous est tombé ce fléau ? Vient-il de Pan ?

LE HÉRAUT.

Non ; mais Lampito, je crois, a donné le signal, et alors les autres femmes de Spartè, comme enfermées par la même barrière, ont toutes exclu leurs maris de leur couche.

LE PROBOULOS.

Comment faites-vous ?

LE HÉRAUT.

Nous nous morfondons. À travers la ville, nous marchons courbés, comme si nous portions des lanternes. Les femmes, en effet, ne veulent pas laisser manier leur jardinet avant que tous, d’un commun accord, nous ayons fait la paix avec la Hellas.

LE PROBOULOS.

C’est une conspiration organisée surtout entre les femmes ; je comprends maintenant. Mais va dire au plus vite, relativement à la trêve, qu’on envoie ici des ministres plénipotentiaires. Je dirai au Conseil d’en envoyer