Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais aux oiseaux et ensuite aux dieux, puis d’adjoindre convenablement à chaque divinité l’oiseau qui aura le plus de rapport avec elle. Sacrifie-t-on à Aphroditè, il faut offrir du froment à la piette. Si on offre une brebis à Poséidôn, il faut donner du froment au canard. Si l’on sacrifie à Hèraklès, il faut sacrifier à la mouette des gâteaux miellés. Si l’on immole un bélier à Zeus, roi des dieux, le roitelet, en sa qualité de roi des oiseaux, devra recevoir, avant Zeus même, le sacrifice d’un moucheron mâle.

EVELPIDÈS.

Je suis ravi de ce sacrifice d’un moucheron. Qu’il tonne maintenant, le pauvre Zeus !

LA HUPPE.

Mais comment les hommes nous prendront-ils pour des dieux, et non pour des geais, nous qui volons et qui avons des ailes ?

PISTHÉTÆROS.

Tu extravagues. Hé ! de par Zeus ! Hermès, tout dieu qu’il est, vole et porte des ailes, ainsi qu’un grand nombre d’autres dieux. Et d’abord la Victoire prend son vol avec des ailes d’or ; et, de par Zeus ! l’Amour en fait autant. Et Homèros prétend qu’Iris ressemble à une timide colombe.

LA HUPPE.

Et Zeus tonnant ne lance-t-il pas sur nous la foudre ailée ?