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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/121

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CHŒUR DES VIEILLARDS

Tu dis bien, nous faisons les fous quand nous sommes à sec. Si les Athéniens m’en croyaient, nous attendrions d’être ivres pour aller traiter d’affaires en ambassade. Chaque fois que nous allons à Lacédémone sans avoir bu, nous cherchons les moyens de brouiller les cartes. Nous n’écoutons même pas ce qu’on nous dit ; ce qu’on ne nous dit pas nous inspire des soupçons, et nous rendons compte des choses tout à rebours. Tandis qu’aujourd’hui nous voyons tout en rose. Si quelqu’un se mettait à chanter les chansons guerrières de Télamon au lieu des chansons érotiques de Clitagoras, nous applaudirions tout de même, et nous serions capables de nous parjurer.

L’ESCLAVE

Voilà ces rôdeurs qui reviennent. Allez-vous-en, vauriens bons à fouetter.

LE PROMENEUR

Oui, par Zeus, voilà les convives qui sortent.

UN LACONIEN (À un jeune joueur de flûte.)

Ô mon petit, prends un instrument à vent, je veux danser la dipodie et chanter de jolis airs en l’honneur des Athéniens et de nous-mêmes.