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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/45

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à nous, allons nous enfermer avec les autres femmes dans la citadelle, et tirons bien les verrous.

CALONICE

Tu ne crois pas que nos hommes vont, sans tarder, venir à l’assaut ?

LYSISTRATA

Peu nous importe. Quelles que soient leurs menaces, quelle que soit leur ardeur, ils ne sauraient franchir les portes avant d’avoir souscrit aux conditions que je vous ai fait connaître.

CALONICE

Sûrement, par Aphrodite ; serait-ce à tort qu’on nous traiterait d’invincibles et d’endiablées ?


CHŒUR DE VIEILLARDS
(Ils apportent des fagots pour mettre le feu aux portes de la citadelle.)

Avance, Dracès, va lentement ; tu as mal à l’épaule, de porter un si lourd paquet de bois d’olivier. — Assurément, au cours d’une longue vie, bien des événements surviennent, inattendus ; mais qui jamais eût pensé, Strymodore, que les femmes, cette peste élevée et nourrie à nos dépens, s’empareraient de la statue sacrée d’Athéna, occuperaient notre citadelle et en