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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/47

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(Il souffle.) Phu ! Phu ! Bons dieux, quelle fumée ! Ô divin Héraclès, elle s’échappe de ce vase avec une violence… On dirait qu’un chien enragé me mord les yeux. Ce feu est atroce, comme s’il venait de Lemnos, il me dévore les paupières. Cours à la citadelle, Lachès, donne ton aide à la déesse Athéna. Jamais nous n’aurons l’occasion de lui être plus secourables. Phu ! Phu ! Bons dieux, quelle fumée !

Ah ! voici que le feu s’éveille et vit, les dieux sont avec nous. Allons, déposons ici nos paquets, jetons dans le vase des ceps de vigne, mettons-y le feu, et lançons-le contre la porte de la citadelle, comme un bélier. Si les femmes, lorsque nous les aurons sommées de se rendre, n’ouvrent pas les portes, il faudra tout incendier et les enfumer. Allons, déposons les fardeaux. Ah ! la la ! quelle fumée ! Pouah ! Lequel, parmi les chefs de la démocrate Samos, nous portera secours et nous soulagera ? Ouf ! je me débarrasse enfin de ces bois. Quant à toi, réchaud, ravive les charbons pour que cette torche puisse s’y enflammer. Ô déesse de la Victoire, sois-nous favorable, permets-nous de réprimer l’audace de ces femmes qui occupent la citadelle, et de dresser là-haut notre trophée.

CHŒUR DE FEMMES
(Elles apportent de l’eau.)

Il me semble apercevoir de la flamme et de la fumée, c’est un incendie, mes amies. Hâtons-nous, hâtons-nous.