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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/58

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LE MAGISTRAT

Hélas ! misère ! l’archer me lâche. Mais nous ne pouvons pourtant pas céder devant cette engeance. Tombez dessus en rangs serrés, les policiers scythes.

LYSISTRATA

Par les déesses, essayez donc, et vous trouverez auprès de nous quatre cohortes de femmes prêtes à combattre, sérieusement armées.

LE MAGISTRAT

Allez, les Scythes, garrottez-les.

LYSISTRATA

À moi, vite, mes braves compagnes ; sortez, vous qui vendez au marché des grains, des pois et des légumes ; vous, les cabaretières, les marchandes d’ail, les boulangères, tirez, frappez, massacrez, invectivez, allez-y effrontément, tapez dur… Ça suffit, retirez-vous, pas de pillage, pas de viol.

LE MAGISTRAT

Misère de moi ! Ça a mal tourné pour mes archers.

LYSISTRATA

À quoi pensais-tu ? Tu croyais avoir affaire à des esclaves ? Ignorais-tu ce qu’est la fureur des femmes ?