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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/65

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LE MAGISTRAT

Tu l’aurais payé cher.

LYSISTRATA

Moi, je me taisais. Et bientôt nous apprenions qu’une décision pire avait été prise ; et alors d’interroger encore : « Mon chéri, pourquoi faites-vous de pareilles folies ? » Mais mon mari me regardait de travers en laissant tomber ces mots : « Tisse ta toile, ou gare à ta figure : c’est aux hommes à s’occuper de la guerre. »

LE MAGISTRAT

Par Zeus, cet homme parlait joliment bien.

LYSISTRATA

Comment peux-tu dire, misérable ? Nous ne sommes donc pas capables de vous donner des conseils, lorsque vous faites des sottises ! Et puis nous vous entendions crier par les rues : « Il n’y a plus un seul homme de cœur à Athènes ? — Non, plus un bon soldat », répondait un autre. Alors les femmes se sont décidées à faire cause commune pour sauver la Grèce. Pourquoi plus longtemps attendre ? Vous n’avez qu’à nous écouter et à vous taire, c’est votre tour. Nous vous donnerons les plus sages conseils, et nous rétablirons les affaires.