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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/66

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LE MAGISTRAT

Vous ? C’est insensé. C’est intolérable.

LYSISTRATA

Silence !

LE MAGISTRAT

C’est toi qui m’imposes silence, coquine ! Et je céderais devant un être qui porte un voile sur la tête ! Plutôt mourir.

LYSISTRATA

Si cela te gêne, tiens, voilà mon voile, mets-le sur la tête, et tais-toi. Prends aussi cette corbeille et croque des fèves… comme une femme. Ce sera notre affaire, de nous occuper de la guerre.

UN AUTRE CHŒUR DE FEMMES

Éloignez-vous des urnes, mes amies ; à notre tour, nous allons porter secours à nos compagnes. Je ne me lasserai pas de danser, mes genoux ignorent la fatigue. Je veux être brave, aller au-devant du péril avec celles qui sont tout esprit, toute grâce, tout courage, toute sagesse, tout dévouement à la cité, toute prudence. Et toi, Lysistrata, la plus admirable des femmes, sois comme une petite mère ortie, ne te laisse pas faire, va de l’avant hardiment, pas de faiblesse, tu as bon vent dans les voiles.