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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/85

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CHŒUR DE VIEILLARDS

Je vais vous conter une fable que j’ai apprise tout enfant. Il était un jeune homme, nommé Mélanion, qui, pour fuir le mariage, se retira dans le désert, au milieu des montagnes. Là, il chassait des lièvres avec un chien, il tressait des filets. Et jamais il ne voulut rentrer, tant il avait horreur des femmes. Comme Mélanion, nous sommes et nous resterons chastes.

UN VIEILLARD

Viens, que je t’embrasse, petite vieille.

UNE FEMME

Oui, mais quand tu ne mangeras plus d’oignons, comme les soldats.

LE VIEILLARD

Je vais t’allonger les jambes et te frapper de mon sceptre viril.

LA FEMME

Oh ! la belle forêt de poils que tu as là !

LE VIEILLARD

Myronide, le fameux général, était, lui aussi, poilu au même endroit ; il avait le derrière tout noir, et tous