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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/86

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les ennemis le redoutaient. Et Phormion, le généreux citoyen, c’était la même chose.

CHŒUR DE FEMMES

Je veux, à mon tour, vous conter une fable dans le genre de celle de Mélanion. Il y avait un certain Timon, misanthrope farouche, inabordable, comme s’il s’était entouré le corps de buissons d’épines, le digne rejeton d’une Furie. Ce Timon, par haine de l’humanité, s’éloigna du monde après avoir vomi des imprécations contre les êtres mâles. Oui, il haïssait les hommes parce qu’ils sont pervers, mais il adorait les femmes.

UNE FEMME (S’adressant à un vieillard qui la taquine.)

Veux-tu que je te casse la gueule ?

UN VIEILLARD

Si tu crois que tu me fais peur !

LA FEMME

Je vais t’allonger un coup de pied !

LE VIEILLARD

Mais tu montreras tout, entre les jambes.

LA FEMME

Eh bien, tu verras que la petite vieille ne l’a pas poilu, mais tout frais épilé à la flamme d’une lampe.