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CHŒUR DE FEMMES.

Je te rendrai ce service, quoique tu ne sois qu’un grognard. Ô Jupiter ! Quel énorme moucheron tu as là. Ne le vois-tu pas? Ce moucheron ne vient-il pas de Tricorythe[1] ?

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Ah, dieux, que tu m’as fait de bien ! Depuis longtemps cet insecte me rongeait l’œil, comme s’il eût creusé un puits, c’est ce qui me fait pleurer si abondamment depuis qu’il est retiré.

CHŒUR DE FEMMES.

Mais je t’essuierai, tout méchant que tu es, et je t’embrasserai.

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Ne m’embrasse pas.

CHŒUR DE FEMMES.

Bon gré, mal gré.

CHŒUR DE VIEILLARDS.

Ne te donne pas la peine d’approcher. Comme tu es d’un naturel flagorneur ! Et ce vieux proverbe est bien vrai : « On ne peut ni vivre avec ces méchantes, ni se passer d’elles. »

Mais maintenant convenons entre nous que dorénavant nous ne nous ferons plus aucun mal : réunissons-nous en conséquence et chantons ensemble.

CHŒUR DE FEMMES.

Nous nous sommes arrangées, ô mes amis, pour ne pas nous permettre la moindre expression offensante contre

  1. C’était un bourg de l’Attique.