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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/306

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Bacchus.

Esclave, esclave !


LES PRÉCÉDENTS, ÉAQUE.
Éaque.

Qui est là ?

Bacchus.

Hercule, le robuste.

Éaque.

Ô abominable, et impudent, et téméraire, et impur, et tout à fait impur et très impur ; c’est toi qui as retiré d’ici notre Cerbère, après lui avoir tortillé le cou, qui t’es enfui avec ce gardien qui m’était confié. Mais je te tiens présentement. Ces pierres toutes noires du Styx, ce roc ensanglanté de l’Achéron t’observent, ainsi que les chiens du Cocyte, toujours occupés à courir çà et là, et Échidna, ce monstre à cent têtes, qui déchirera tes flancs ; la murène tartésienne[1] te dévorera les poumons, et les gorgones tithrasiennes[2] t’arracheront les reins avec les intestins baignés de sang ; je cours bien vite les chercher.


BACCHUS, XANTHIAS.
Xanthias.

Hé bien, qu’as-tu fait là ?

Bacchus.

J’ai tout lâché sous moi ; invoque la divinité.

  1. On disait que dans les marais de l’Averne, près de Tartésia, il y avait des reptiles nés de l’accouplement des murènes et des vipères.
  2. Tithrasios était un endroit de la Libye habité par les Gorgones.