Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/272

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mières, elles ne sont pas entre elles plus substances les unes que les autres ; un homme n’est pas plus substance qu’un bœuf.

§ 10[1]. C’est donc bien avec raison qu’après les substances premières, on ne reconnaît, dans tout le reste, pour substances secondes, que les espèces et les genres seulement ; car seules, parmi les attributs, elles expriment la substance première. Que l’on veuille, par exemple, définir ce que c’est qu’un homme, on le définira fort bien en définissant l’espèce ou le genre : seulement, on se fera mieux comprendre en prenant homme plutôt qu’animal. Mais si l’on définissait une chose quelconque parmi toutes les autres choses, cette définition serait tout à fait déplacée : par exemple, si l’on définissait blancheur, court, ou telle autre chose pareille. Ainsi donc, c’est avec raison que, parmi toutes les autres choses, le genre et l’espèce sont seuls reconnus pour substances. § 11[2]. De plus, c’est parce que les substances premières sont le fondement de toutes les autres choses, et que toutes les autres choses ou en sont les attributs ou sont en elles, qu’elles sont appelées substances par excellence. Ce que ces substances premières sont à toutes les autres choses, les genres et les espèces de ces substances premières le sont à tout le reste ; car c’est à eux que tout le reste est attribué. Si l’on dit, par exemple, qu’un homme est grammairien, on pourra dire aussi que

  1. § 10. Dans tout le reste, En excluant les accidents. — On se fera mieux comprendre, Répétition du § 6 plus haut. — Parmi toutes les autres choses, Parmi le nombre infini des accidents de la substance.
  2. § 11. Et que toutes les autres choses… en elles, L’édition de Berlin supprime toute cette phrase qu’elle cite dans les variantes et que j’ai cru devoir conserver.