Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/273

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l’homme et l’animal sont grammairiens, et ainsi du reste.

§ 12[1]. Une propriété commune à toute substance, c’est de n’être point dans un sujet. Ainsi la substance première n’est pas dans un sujet et ne se dit d’aucun sujet. Quant aux substances secondes, il est tout aussi évident qu’elles ne sont pas dans un sujet. L’homme, en effet, peut se dire d’un homme quelconque comme sujet, mais n’est point dans ce sujet ; car l’homme n’est point dans un homme. De même l’animal peut se dire d’un homme comme sujet, et pourtant l’animal n’est point dans un homme. J’ajoute que, pour les choses qui sont dans un sujet, rien n’empêche que leur appellation puisse parfois être attribuée au sujet ; mais il est impossible que la définition s’y applique jamais. Pour les substances secondes, au contraire, l’appellation et la définition sont attribuées également au sujet. En effet, on attribuera la définition de l’homme à un homme quelconque, et celle de l’animal s’y attribuera tout aussi bien. Ainsi, la substance ne saurait être mise au nombre des choses qui sont dans un sujet.

§ 13[2]. Ceci, du reste, n’est point spécial à la substance, puisque la différence aussi est une des choses qui ne sont pas dans un sujet : ainsi, terrestre, bipède, se disent de l’homme comme sujet, et cependant ne sont

  1. § 12. C’est de n’être point dans un sujet, Précisément parce qu’elle est par soi, et qu’elle est substance. Voir plus haut, ch. 2, § 2. — L’homme n’est point dans un homme, Mais il est dans tous les individus hommes, bien qu’il marque chaque homme du caractère qui lui est propre essentiellement. Un homme est une partie relativement à l’homme qui est le tout.
  2. § 13. La différence aussi… Parce que la différence fait partie de la substance : elle n’est pas plus qu’elle dans un sujet. Voir la définition de cette formule, plus haut, ch. 2, § 2.