Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/65

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On le voit ; l’étendue de la zoologie telle qu’Aristote vient de nous la montrer, est déjà bien considérable ; et les trois ouvrages que nous avons analysés brièvement nous en apprennent déjà bien long. Mais toutes ces vues sur les animaux, sur leurs formes, sur leurs fonctions, sur leur caractère et leurs mœurs, ne sont encore que particulières. Tout cela se rattache à un principe supérieur et unique, qui est le principe même de la vie, ou comme Aristote l’appelle dans son traité spécial, l’Âme, qui communique à l’être animé, le plus relevé ou le plus infime, la sensibilité et la nutrition. L’âme est l’achèvement du corps ; elle est son Entéléchie, pour emprunter l’expression du philosophe, c’est-à-dire que, sans l’âme, le corps n’est pas plus un corps qu’une main de pierre ou de bois n’est une véritable main, pas plus qu’un objet représenté en peinture n’est l’objet réel. Le corps sans l’âme n’est qu’un cadavre ; car c’est l’âme qui, dès que l’être est né, lui assure tout au moins, la nutrition, et le développement de ses facultés, de même que, quand elle l’abandonne, l’être est détruit et meurt. D’ailleurs, l’union de l’âme et du corps est si étroite qu’il a sur elle la plus