Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/74

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toutes les lumières nouvelles, nous ne pouvons pas estimer ces données plus qu’il ne les estime. Au fond, Empédocle croit au hasard dans cette création spontanée des êtres ; et il y a peu de doctrines aussi antipathiques que celle-là aux croyances inébranlables d’Aristote, vantant sans cesse la divine prévoyance de la nature dans toutes ses œuvres.

Parménide d’Élée, contemporain d’Empédocle, écrit en vers ainsi que lui, et il est encore plus insuffisant en ce qui regarde les animaux ; il pense à peu près de même sur quelques détails ; mais, en somme, ce n’est pas un zoologiste, et s’il occupe un rang assez élevé en métaphysique, il n’en a aucun en histoire naturelle.

On serait fondé à attendre davantage d’Anaxagore. Aristote a fait de lui un magnifique éloge, qui a retenti à travers les siècles, et qui est arrivé jusqu’à nous. Le sage de Clazomènes a le premier proclamé l’action de l’Intelligence dans le monde ; et cette grande parole, venue de si loin, est d’autant plus vraie qu’on l’examine et qu’on l’approfondit de plus en plus. Aristote en a fait un de ses principes les plus sûrs et les plus clairs.