Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/84

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peut pas être, du premier coup, parfaitement exacte ni complète, elle est du moins aussi sérieuse et aussi pratique qu’elle le peut. Hippocrate dit solennellement au début de ses Aphorismes : « La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. » Ce sont là les devoirs inévitables de l’art médical ; et comme les erreurs peuvent y être homicides, nulle autre science n’est tenue à autant de précautions pour ne pas se tromper. La méthode la plus rigoureuse lui est donc imposée. C’est là le grand enseignement qu’Aristote a pu recevoir de la médecine, comme il le recevait spontanément de son génie personnel. Sans doute, il n’avait besoin de personne pour comprendre que l’observation des faits est la première condition de la science et de la méthode ; mais en voyant les applications heureuses qui en avaient été faites dans la pratique médicale, il devait s’attacher d’autant plus fermement à des principes qui avaient déjà produit des résultats si bienfaisants.

Il y a dans les œuvres de Xénophon deux traités qui annoncent des connaissances très précises, si ce n’est très étendues, sur les animaux, et spécialement sur le cheval et sur le