Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/88

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de la Macédoine. Aristote atteste plusieurs fois la même chose ; et son assertion, qui pouvait passer pour douteuse, est confirmée par celle de Xénophon. Mais aujourd’hui, et depuis longtemps, l’Europe ne nourrit plus de ces carnassiers.

Aristote a nommé Socrate dans le Traité des Parties ; et c’est à la fois un éloge et une critique qu’il lui adresse, en compagnie de Démocrite. Il le loue d’avoir essayé de définir les êtres, non plus d’après leur matière, mais d’après leur essence et leur idée. Mais, en même temps, il le blâme de s’être détourné de l’étude de la nature pour se livrer entièrement à la dialectique et à la science morale. Le reproche, si c’en est un, est fondé ; mais Socrate ne s’en serait pas inquiété. Dans le Phédon, il explique, quelques instants avant de mourir, comment, dans sa jeunesse, il s’était passionné pour la physique, et comment, ensuite, il s’en était dégoûté. Plein d’enthousiasme pour la sublime pensée d’Anaxagore, il avait espéré, guidé par lui, pouvoir comprendre le monde et trouver le secret de ses merveilles. Mais qu’elle n’avait pas été sa déception, quand il s’était aperçu qu’Anaxagore, après avoir proclamé l’inter-